Une production et une demande mondiales toujours soutenues
2015, malgré les aléas des premiers mois en Europe, a été une bonne année pour les industriels des matières plastiques. La production de matières plastiques a atteint 322 Millions de tonnes en 2015, soit une progression de 3,4% (3,8% en 2014). Les matières plastiques ont repris la croissance soutenue qu’elles connaissent depuis 1950 (+8,6% par an en moyenne).
La demande mondiale en matières plastiques est forte. Cette demande se répartit entre plastiques standards (PE, PVC, PET, PP, PS) et plastiques techniques (PC, PMMA, ABS et PET injection). Les plastiques standards totalisant plus de 85% de la demande. Pour cette catégorie de plastiques, la croissance a été de + 222 % entre 1990 et 2015.
Une industrie mondialisée où l’Asie mène le jeu, même si l’Europe et l’Amérique du Nord ont maintenu leurs positions avec 18,5% de parts de marché.
C’est une confirmation. L’Asie est bien devenue la première région productrice avec 48,8% de parts de marché grâce à la Chine qui assure plus du quart de la production mondiale (27,8%). Le marché chinois en pleine croissance est tiré par le marché intérieur. On y observe d’ailleurs de nouveaux investissements pour des capacités supplémentaires sur base charbon.
Si l’Europe et l’Amérique du Nord font jeu égal avec 18,5%, on constate que l’Europe est en perte de vitesse et l’on peut craindre que cela continue.
Une cartographie mondiale des ressources de base en pleine révolution
Les matières plastiques sont des marchés très impactés par les ressources en éthylène et propylène et dépendent donc étroitement du gaz et du pétrole. Selon les prévisions 2035 de British Petroleum, si les énergies renouvelables et le nucléaire fournissent un peu plus de 10% des besoins en énergie, les trois principales ressources (pétrole, charbon et gaz) apporteraient les quelques 90% restants. Le gaz enregistrerait la croissance la plus forte. La montée en puissance des huiles et gaz de schiste américains est forte ; les US ont, depuis 2008, augmenté leur production de 50%.
Si le nombre de nouveaux forages a chuté depuis la baisse des prix du gaz et du pétrole, les
investissements en aval dans la pétrochimie restent soutenus. Les forages existants ont gagné en efficacité et peuvent alimenter la pétrochimie sans problème. Les capacités de production des matières plastiques ne seront pas impactées par les difficultés financières des entreprises d’extraction confrontées à la baisse du prix du pétrole. De fait, 2017 devrait voir l’arrivée, sur le marché européen, de nouveaux volumes de matières plastiques en provenance des US.
L’Europe sous la pression accrue des importations
En 2015, ce phénomène s’est déjà matérialisé par un maintien à 16,1 % du taux d’importation. Ceci en dépit d’un premier trimestre où les importations avaient fortement fléchi.
Pour 2016, avec 18,9 % d’importations, le premier trimestre confirme la tendance.
Malgré tout, l’industrie européenne reste encore exportatrice nette grâce à sa production de polymères de spécialités à forte valeur ajoutée.
Des perspectives prometteuses en 2016 pour la France
Grâce à ses polymères à haute valeur ajoutée, la France a connu en 2015 un net redressement de 4,4 % de sa production. Cette croissance devrait rester très soutenue en 2016 avec une prévision de plus de 3,5 %.
La demande de la plasturgie française a été de 4,8 millions de tonnes (+4,2 % par rapport à 2014), ce qui représente 10% du marché européen. L’emballage reste un marché très actif avec 45% (40% en Europe) de cette demande française.
La filière bénéficie actuellement d’une situation d’équilibre optimale et tous les voyants sont au vert : une demande forte, une production soutenue, des matières premières bon marché et des taux de change favorables.
Mais au-delà ?
Une hirondelle ne fait pas le printemps dit-on et ce pourrait bien être le cas pour l’industrie des matières plastiques en France. Que se passera-t’il quand 2017 verra les nouvelles capacités des USA donner à plein ?
L’économie mondiale aura-t-elle suffisamment retrouvé de dynamisme pour absorber ces nouveaux volumes ?
Selon Michel Loubry « Les incertitudes sont nombreuses. Plus que jamais, l’industrie des matières plastiques est une industrie mondiale. Si elle veut garantir sa compétitivité en Europe, il lui faut capitaliser sur les plastiques techniques à haute valeur ajoutée et sécuriser sa production de commodités. La rentabilité de cette dernière repose sur un équilibre optimal entre offre et demande qui seul peut permettre d’utiliser à plein régime les capacités existantes et de sauvegarder les marges des entreprises ».
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Véronique Fraigneau
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